Louise PLANSON
Aquarelliste
1874-1964
Par Johanie de Valliaco
Louise Planson
Biographie
J
Louise Planson naquit le 14 juillet 1874 à Vailly-sur-Sauldre, chef-lieu de canton de 1111 habitants à l'époque,
situé dans le nord-est du département du Cher (18).
Elle avait pour père Etienne Isidore Planson, originaire de Thou (18), maréchal-ferrant de métier,
pour mère Sophie Marie Toussaint, native de Vailly, lingère,profession,
et un grand frère de sept ans, Henri.
e suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile.
Acte de naissance de Louise
La famille résidait dans le haut du bourg de Vailly, place de l'église exactement, non loin de la caserne de la gendarmerie. Difficile de dire exactement en quelle année la famille s'installa définitivement route de Sury-es-Bois,
il n'existe pas de recensement entre 1876 et 1891. Le père de Louise y était taillandier. Il fabriquait des outils tranchants, cisailles, haches, serpes, pelles, faux... pour les laboureurs et charrons du canton.
La maison se situe dans l'angle à gauche au bas de la rue.
L'enseigne FORGES nous rappelle que le père de Louise était taillandier.
Louise venait d'avoir cinq ans lorsque son frère Henri, 12 ans, quitta Vailly pour suivre ses études à Bourges, d'abord au lycée puis au petit séminaire Saint-Célestin à partir de 1880 et enfin au grand séminaire en 1886.
Louise fut scolarisée à l'école primaire de Vailly. Elle eut pour institutrices Marie Justine Trainoir et Marie Eugénie Trainoir, toutes deux filles de l'instituteur de son frère, Laurent Trainoir.
Ecole de filles de Vailly
Louise poursuivit-elle ses études à Bourges comme le fit son frère ?
On peut le penser mais rien ne permet de l'affirmer.
Louise avait 17 ans lorsque son frère Henri fut ordonné prêtre le 29 juin 1891 en la cathédrale de Bourges,
20 ans lorsqu'il fut nommé en 1894 professeur de sciences et de dessin à l'Institution Sainte Marie de Bourges,
24 ans quand il quitta définitivement le diocèse de Bourges pour celui de Paris où,
en parallèle à son métier de professeur, il entreprit des études artistiques qui le menèrent aux diplômes
de l'école du Louvre et de l'école des Chartes.
Elle avait 29 ans lorsque le 10 janvier 1903, Etienne Isidore, son père, décéda à l'âge de 63 ans.
Au recensement de Vailly en 1911, Louise, 37 ans, y est mentionnée "artiste-peintre" et vivant avec sa mère.
Elle excellait dans la peinture. Elle privilégiait surtout l'aquarelle et la gouache.
Elle signait ses oeuvres Louise Planson ou L. Planson.
Son nom figure à côté de celui de son frère Henri
à l'exposition d'art et d'art appliqué des élèves et anciens élèves de l'école des Beaux Arts du 24 octobre 1910,
salle du duc Jean à Bourges. Louise était-elle une ancienne élève de cette école d'art
ou a-t-elle bénéficié d'une faveur ?
Le 29 avril 1912, à presque 38 ans, Louise épousa, en l'église de Vailly, Pierre Cortot, 45 ans, né le 19 mars 1867 à Le Deschaux (Jura), veuf de Louise Henriette Bachelard. Il était sans profession, domicilié à Sammeron (Seine et Marne).
Sur l'acte de mariage, on y lit le nom des quatre témoins : -Gilbert Rivière, 48 ans, percepteur et ami du marié -Louis Menot, 44 ans, tailleur d'habits à Paris, ami du marié -Pierre Vattan,63 ans, cordonnier, oncle de la mariée
-Louis Henri Planson, 45 ans, professeur, demeurant à Paris, 7 rue de Sèvres, frère de la mariée.
Eglise Saint-Martin de Vailly-sur-Sauldre
Louise quitta Vailly, s'installa avec son mari rue Nationale à Sammeron, village de 750 habitants qui, à l'époque, ne comptait que trois rues : rue Nationale, rue d'En haut, rue d'En bas. Les recensements de Sammeron de 1921 et 1926 nous en disent un peu plus sur son époux Pierre Cortot. Celui-ci fut successivement employé puis chef de chantier chez Pellerin-Raguet, une entreprise de travaux publics à Paris.
Le 30 avril 1913, Louise perdit sa mère, Sophie Marie, décédée à l'âge de 73 ans. Celle-ci ne connaîtra donc pas son petit fils. En effet, le 30 août 1913, Louise donna naissance à un garçon, Henri Charles Etienne Cortot,
qui sera son unique enfant.
Ce fils hérita des dons artistiques de sa mère et de son oncle Henri Planson.
Hébergé par celui-ci, 7 rue de Sèvres, il fit ses études à Paris et devint dessinateur industriel dans le secteur de la ventilation.
Le 27 juin 1933, Louise, 59 ans, perdit son mari Pierre Cortot, 66 ans.
Elle quitta alors son domicile de Sammeron et devint lingère à l'Hôpital Civil et Militaire de Fontainebleau, là même où son frère Henri exerçait les fonctions d'aumônier depuis décembre 1932.
Hôpital Civil et Militaire de Fontainebleau, 33 rue des Bois
Le 4 février 1936, à 22 ans, le fils de Louise épousa, en la mairie du 7ème arr de Paris, Raymonde Jacqueline Castagné, 21 ans, employée à la perception de Levallois-Perret.
Le couple s'installa dans cette ville au 16 rue Edouard Vaillant.
Le 21 février 1936, soit 17 jours après le mariage de son fils, Louise, 62 ans, perdit son frère Henri Planson. Aumônier à l'hôpital de Fontainebleau, il décéda à 69 ans d'une hémorragie cérébrale. Louise assista avec toute la famille aux funérailles de son frère qui eurent lieu dans la chapelle de l'hôpital, suivies d'une seconde cérémonie en l'église de
Vailly-sur-Sauldre.
Louise quitta Fontainebleau et se retira à Vailly, au premier étage de la maison de ses parents, route de Sury-es-Bois.
Louise hérita des oeuvres artistiques de son frère, en particulier une peinture à l'huile
"Sainte Solange, patronne du Berry", exposée en 1912 au salon des Artistes Français,
qu'elle offrit à l'église de Vailly et que l'on peut admirer dans la chapelle Saint-Joseph.
"Sainte-Solange, patronne du Berry"
Huile sur toile 1,95m x 0,97m Signée H. Planson 1910
Lorsqu'éclata la Seconde guerre mondiale en 1939, Louise avait 65 ans. Elle vit son fils s'engager dans le conflit.
Celui-ci décéda le 9 juin 1948 à Limeil-Brévannes (Val de Marne) des suites de ses blessures de guerre.
Il fut inhumé dans le caveau familial de Vailly. Il avait 35 ans.
Son nom, Henri Cortot, figure à la fois sur la plaque commémorative 1939-1945 de la crypte du monument aux morts de Levallois-Perret et sur celle du monument aux morts de Vailly-sur-Sauldre.
Ayant perdu Pierre Cortot, son époux, en 1933, Henri Planson, son frère, en 1936, Henri Cortot, son fils, en 1948,
Louise vécut seule à Vailly jusqu'à l'âge de 90 ans, entourée de l'affection de ses amies,
de celle de Marcelle Chollet en particulier.
Louise Planson-Cortot décéda chez elle le 31 juillet 1964.
Elle rejoignit dans le tombeau familial ses parents, son époux, son frère et son fils.
Les oeuvres de Louise ainsi que toutes celles qu'elle avait héritées de son frère l'abbé Henri Planson furent vendues à l'encan.
Elles ont été acquises pour la plupart d'entre elles par les habitants de Vailly et de la région.
Louise Planson avait une prédilection pour les fleurs. Ses aquarelles et ses gouaches sont lumineuses. La finesse du trait, la délicatesse des teintes de ses compositions font qu'aujourd'hui Louise mériterait amplement de sortir de l'oubli.